Une vie la balle au pied

Sportive accomplie, Anne Hoffert est une Alsacienne ravie. La joueuse de football enchaîne les entraînements et les matchs avec son équipe d’Oberhergheim, finaliste de la Coupe d’Alsace la saison dernière. Agée de 40 ans, elle possède une grande expérience du jeu.

Discrète, un peu timide même, Anne Hoffert est une jeune femme au parcours exemplaire. Fidèle à un sport depuis son plus jeune âge : le football. « J’ai commencé à l’âge de 4 ans si je me souviens bien. Mon père entraînait alors une équipe et je l’ai naturellement suivi sur les terrains lors de déplacements. Je pratiquais aussi le foot dans la rue, simplement avec mes amis de l’époque, des garçons notamment ». Anne raconte son histoire avec une émotion particulière. Elle garde de son enfance de très bons souvenirs de sport. Tennis, football, la rue était propice à l’activité physique. Elle a ensuite été licenciée pour la première fois à l’âge de 6 ans à Niederhergheim dans le département du Haut-Rhin. « J’ai débuté avec les garçons et je suis restée dans ce premier club jusqu’à l’âge de douze ans. Ensuite direction la grande ville et Colmar. Il n’y avait alors aucun club plus proche de chez moi », se souvient-elle.

 

 

L’aventure régionale

 

La passion du sport et du football n’a jamais quitté Anne. Agée de seize ans en 1990, elle rejoint cette fois l’équipe d’Alsace et le club de l’ASPTT Strasbourg aux côtés d’une certaine Sandrine Ringler, ancienne joueuse en équipe de France et désormais engagée au sein de la Ligue d’Alsace de Football Amateur. Anne Hoffert a ainsi poursuivi sa passion sportive tout en menant de front des études. Collège, lycée, études de kinésithérapeute, la jeune femme n’a pas compté ses heures. « J’ai toujours souhaité rester dans la région et je ne me suis jamais posé la question d’une intégration en équipe de France. A l’époque, mener une carrière pro dans le foot n’existait pas pour les femmes. Je ne pense pas de toute façon que j’aurais eu le niveau pour être sélectionnée au niveau national ». Un brin modeste, Anne Hoffert a changé plusieurs fois de clubs. Un passage à Mulhouse entre 1995 et 1997, puis une aventure en Allemagne avec son intégration au SC Freiburg. « Mon équipe mulhousienne s’était délitée au fur et à mesure des départs de certaines filles. J’ai donc intégré cette équipe allemande car je connaissais une autre Française engagée chez eux ».

 

 

Un cran au-dessus


Après quinze jours d’essai, Anne Hoffert a été acceptée au sein du groupe de Freiburg. Elle a ainsi accédé au championnat allemand féminin, réservé au douze meilleures équipes nationales de l’époque. « Je travaillais d’arrache-pied à ce moment-là. Je faisais chaque jour le trajet entre Munchhouse, commune où j’habite actuellement, et Colmar, mon lieu de travail, pour ensuite rejoindre le soir Freiburg. J’avais trois à quatre entraînements par semaine ». Anne a pu découvrir un football beaucoup plus physique et mieux encadré pour la pratique féminine. Kinés à disposition des joueuses, infrastructures de qualité, l’expérience allemande a été riche en apprentissages. « Là-bas, il était normal de voir une fille jouer au foot. Les matchs attiraient de nombreux spectateurs. Mon équipe pouvait s’appuyer sur un ou deux kinés, ce qui est un atout de poids dans la préparation physique ». Quatre autres Françaises faisaient alors partie de l’équipe d’Anne. La joueuse alsacienne a ensuite rejoint Réguisheim en 2004 puis Oberhergheim en 2011.

Aujourd’hui, Anne Hoffert reste une joueuse mais entraîne également l’équipe U11 à Munchhouse et est devenue kiné de l’équipe d’Alsace des U15. « J’ai eu l’occasion de les accompagner à Clairefontaine. Nous avons visité le château et les installations. C’était une expérience très intéressante ». 

Anne Hoffert s’adonne aussi à la course à pied. D’un bon niveau, elle a participé au marathon de Berlin en 2010. « J’ai réussi à rester sur un même rythme pendant la quarantaine de km. Le foot et la course ont ainsi été complémentaires dans ma préparation physique »

« Je me sens en forme et j’en suis même étonée. Je constate une réduction de mon volume musculaire mais je me sens bien. J’arrêterai le jour où j’aurais une grosse blessure »

Avec son équipe d'Oberhergheim

Séance de jonglage au sol

photos Catherine Kohler