Apprenties volleyeuses

Le SC Sélestat compte actuellement neuf équipes féminines, des poussines aux benjamines en passant par les minimes, les cadettes et les seniors. Women-it s’est rendue à l’entraînement des benjamines. Retour en images.

Le rendez-vous a été fixé un mardi soir. Direction le gymnase Koeberlé. Caroline Reys, l’entraîneuse, et ses joueuses sont en tenues, prêtes à manier le ballon.  « Les filles ont entre onze et douze ans. Elles jouent au niveau départemental honneur. Pour l’instant nous avons une équipe de benjamines engagée en compétition et nous souhaitons en lancer une seconde au mois de janvier en excellence ». Le volley prend place dans le gymnase tous les soirs de la semaine. Pour les benjamines, l’entraînement se déroule tous les mardis durant 1h30. « Nous travaillons davantage la préparation physique en début de saison. Il faut également composer avec les débutantes et les joueuses plus confirmées », explique Caroline Reys. L’échauffement se déroule en cercle. Chacune se place dans la ronde pour voir ses coéquipières. Mouvements de bras, mise en action, les joueuses ont hâte de prendre la balle en main. « Elles ont appris à faire des exercices en autonomie notamment pour les avants matchs, lorsque je dois m’occuper de la partie plus administrative durant la compétition ».

 

 

 

 

Les pousser au haut niveau 

 

Caroline Reys est entraîneuse bénévole. Elle a été formée au sein du club. « Je suis une joueuse à la base et j’ai donc suivi une formation interne pour obtenir le Brevet d’Etat. Un coach de l’équipe 1 m’a également montré les méthodes à suivre pour réaliser les entraînements ». Passes simples entre deux joueuses, exercices de services, les jeunes filles apprivoisent leur sport. « On ne sent plus la douleur avec l’entraînement. Au début, les bras sont rouges à force de réceptionner la balle mais c’est une habitude à prendre », confie Madalena. Certaines de ses coéquipières ont eu la chance d’aller voir l’équipe phare de Mulhouse lors d’un match de Ligue A. « Elles ne rataient rien, faisaient de bons services et de belles attaques. C’est loin de ce nous réussissons mais nous espérons toutes progresser », raconte Manon. La jeune fille a découvert le volley par le biais d’une camarade d’école. Les benjamines jouent leurs matchs officiels à quatre sur le terrain. En catégorie poussine, elles sont deux. La configuration à six joueuses démarre au niveau minime. « Le poids du ballon et la hauteur du filet évoluent également avec les niveaux », précise l’entraîneuse. Les potentiels talents sont scrutés et pour certains encouragés à évoluer. « Nous avons eu le cas d’une joueuse l’année dernière. Pauline a débuté chez nous comme benjamine et présentait des aptitudes évidentes. Elle avait une grande écoute du jeu et ses parents ont souhaité lui donner une formation en excellence. L’ASPTT Mulhouse a flairé son potentiel. Nous l’avons encouragée à y aller et l’entraîneur du club nous a même remerciés pour la formation qu’elle a pu recevoir chez nous ». La jeune joueuse aujourd’hui à Mulhouse est devenue capitaine de son équipe et s’entraîne quatre heures par semaine. « Une autre de nos joueuses est allée à Colmar. Nous souhaitons faire progresser nos filles, qu’elles restent à Sélestat. Chez nous, l’équipe senior est un rêve accessible. Cela n’empêche pas de pousser les plus talentueuses vers d’autres clubs pour franchir une étape », analyse Caroline Reys. Après une première expérience en Coupe de France fin octobre, les benjamines enchaînent les matchs tous les quinze jours. Sur le terrain, les apprenties volleyeuses rêvent de devenir de grandes joueuses. 

 

 

Les jeunes joueurs avant tout

Romina Marcovici est devenue présidente du club de Sélestat en juillet dernier. Avec ses 24 ans de volleyball, la jeune femme, originaire de Richwiller, met les jeunes pousses au cœur du club.

 

 Pourquoi avoir accepté la présidence du club ?

 

J’en suis membre depuis dix ans maintenant et au comité depuis pas mal d’années aussi. J’ai déjà occupé le poste de trésorière puis de vice-présidente. Jean-Luc Comau était en place depuis trente ans à la tête du club et avait envie d’arrêter. J’ai donc pris la suite.

 

Quels sont les projets en matière de pratique féminine ?

 

L’équipe 1 est en Nationale 3 actuellement. L’idée est de la faire perdurer à ce niveau. Le fait d’avoir un groupe à cet échelon nous permet d’attirer des talents. Et la pratique féminine passe souvent par l’attrait de l’équipe 1. Nous formons aussi au maximum nos cadres et nos entraîneurs. Il s’agit d’apporter les dernières innovations et de proposer des séances de qualité. En Alsace, la situation est complexe. Nous ne sommes pas seuls, il y a beaucoup de clubs formateurs. Mulhouse ou Strasbourg sont des destinations naturelles pour les jeunes durant leurs études par exemple. A Sélestat, nous devons trouver des solutions pour fidéliser nos membres.

 

Quelle est votre politique vis-à-vis des jeunes joueurs ?

 

Ils restent au cœur de nos priorités de développement. D’un autre côté si nous sentons qu’un potentiel n’est plus adapté à notre club, l’objectif est de l’orienter vers d’autres structures. Les autres clubs sont souvent assez surpris par notre démarche. J’ai moi-même été orientée plus jeune vers une autre structure pour progresser davantage.

 


Photos Catherine Kohler